The School of Mutants (SN/MR/FR)
Période de résidence: septembre-novembre 2024
instagram.com/theschoolofmutants
Plateforme nomade collaborative d’art et de recherche impliquant des artistes, des artisan·ne·x·s, des activistes, des théoricien·ne·x·s et des curateur·ice·x·s, The School of Mutants a été initiée à Dakar en 2018 par Hamedine Kane et Stéphane Verlet Bottéro, et regroupe désormais Horacio Cadzco, Diane Cescutti, Lou Mo, Cromix Onana, Valérie Osouf et Boris Raux. Démarrée comme une enquête sur le rôle des universités, des projets d’écoles publiques et de l’utopie académique dans le Sénégal postindépendance et en Afrique de l’Ouest, The School of Mutants mobilise des espaces pour la production, la transmission et la pluralisation non hiérarchiques des connaissances. À travers une production d’œuvres vidéo, de publications, d’expositions, d’assemblées et d’offres de formation, The School of Mutants s’intéresse aux mutations socioculturelles, écologiques et esthétiques du réel. Le projet relie l’héritage de l’éphémère Université des Mutants, fondée au Sénégal en 1977, à d’autres utopies de cette décennie ainsi qu’à des réflexions littéraires et théoriques sur les épistémologies de la mutation. The School of Mutants propose de déconstruire et de reconstruire collectivement les idéologies séminales des expériences pédagogiques qui ont participé au changement des paradigmes et au recentrage des discours sur le continent africain.
En plus de nombreuses présentations à Dakar, les travaux récents de The School of Mutants ont notamment été montrés à la Biennale de Berlin (2022), au Centre Pompidou de Metz (2021), au Sheffield DocFest (2021), à la Biennale de Taipei (2020) ou encore à la Triennale d’Architecture d’Oslo (2019).
The School of Mutants développe actuellement un film et une installation multimédia autour d’une rencontre fictive entre les cinéastes légendaires Ousmane Sembene et Jonas Mekas. À la recherche de témoins et d’héritages des deux artistes, qui sont nés la même semaine à la fin de l’année 1922 et qui ont traversé les troubles politiques du XXe siècle et l’adversité de l’industrie cinématographique, ce travail en cours explore la résonance de leur travail avec les crises du monde contemporain à travers des rencontres fictives et documentées. Les images en mouvement ont-elles encore un pouvoir politique ? Comment la poésie et la politique peuvent-elles s’articuler ? Comment les artistes définissent-ils les moyens de leur vision ?
The School of Mutants, La Becque, 2024, photo Matthieu Croizier