STEVEN PIPPIN (UK, 1960)
Période de résidence: janvier – mars 2021
Mon projet à La Becque consiste en un concept aérodynamique dérivé d’un autre projet, qui incorpore une pale de turbine gonflée, entourée d’un disque d’accrétion extérieur, recouvert de contacts en cuivre plaqués or.
Ces contacts ont été placés aussi près que possible de la pale de la turbine, mais sans la toucher. Lorsque le vent souffle sur la pale, il crée de la friction et de l’électricité statique se forme. L’idée de la machine était de permettre à la charge statique de se dissiper via les contacts en or et de retourner à la terre et, ce faisant, de générer une petite poussée, permettant à la pale de tourner plus vite qu’elle ne le ferait normalement. Cela permet de créer davantage d’énergie pour les éoliennes et donc d’utiliser plus efficacement la force naturelle du vent.
Les expériences n’ont pas été concluantes. Je pense que c’était dû au fait que la vitesse du vent était trop lente et que mon équipement n’était pas assez précis. Le projet est donc toujours en développement.
Ce projet a tout de même conduit à une autre expérience que je mène actuellement, qui repose moins sur l’électronique et plus sur la manifestation physique de la matière lorsqu’elle entre en contact avec la pale de turbine en mouvement rapide. J’ai des preuves concrètes de ce processus. L’expérience consiste maintenant à savoir comment exploiter cet effet pour que la pale de turbine conçoive ou crée effectivement sa propre forme idéale en grandissant lentement sur une certaine période (dans ce cas, quelques mois ou peut-être un an). La première expérience est une petite soufflerie fermée de 60 cm qui utilise de la poussière fine pour faire grandir la forme.
Steven vit et travaille dans le sud de Londres. Il est connu pour ses interventions sculpturales et son travail photographique, découlant de son oeuvre Laundromat-Locomotion (Walking in Suit) de 1997, qui a été l’aboutissement d’une période de dix ans consacrée à la conversion de différents objets en appareils photo. Au cours des vingt dernières années, il a approfondi sa connaissance de la mécanique de notre monde, privilégiant la fonction sur la forme et en se concentrant sur le monde dans lequel nous vivons, ajustant et réévaluant les objets et les machines du quotidien, les portant à la limite de la compréhension philosophique. Son travail à La Becque se propose de dépasser les considérations de valeur esthétique, en se concentrant sur l’idée de l’optimisation de l’exploitation des énergies naturelles, avec un impact minimal et un maximum d’efficacité. Son travail est présent dans des collections majeures, de la Tate au Royaume-Uni au MoMA à New York. Il a exposé à Unlimited lors d’Art Basel et a été le premier artiste en résidence de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique.