Stephan Zimmerli (FR, 1976)
Période de résidence : mai 2025
instagram.com/stephan_zimmerli
En mai 2025, je me suis installé à La Becque pour une résidence d’un mois, avec l’objectif de développer ma recherche sur les « Architectures de la mémoire », les espaces mentaux et le « Studiolo de l’exil » : un projet artistique dans lequel je conçois et construis des pièces en bois, où j’invite des personnes en exil à décrire les souvenirs de leurs lieux perdus, pendant que je tente d’en dessiner en temps réel les visions mentales.
La recherche a d’abord consisté à tracer une carte mentale géante, retravaillée chaque jour, accompagnée d’une collection de références sur les espaces mentaux et les studioli à travers les siècles. J’ai condensé les apprentissages et les réflexions issus de cette expérience dans un court essai, « Origins & Horizons », puis imaginé un « Studiolo » flottant pour le lac Léman, avec l’idée qu’il pourrait voyager de quai en quai le long de la côte, recueillant les mémoires de personnes en exil sur son passage, en résonance avec l’histoire de l’Arc lémanique en tant que refuge à travers les siècles.
C’est alors qu’est arrivée la nouvelle : je devrais concevoir un nouveau « Studiolo de l’exil » à Berlin, dans une ancienne usine, une mise en application concrète de mes recherches théoriques dans un autre contexte. J’ai dessiné un ensemble de plans, construit une maquette en bois à l’échelle 1:20, puis décidé de baptiser le « Studiolo » sur son lieu de naissance, le « Léman » – en testant le cadrage et les perspectives, en laissant entrer la lumière par l’ouverture zénithale, et en réalisant une série de photographies argentiques, immergé dans l’eau avec la maquette, pour laisser le « Studiolo » flotter à la surface, dérivant à l’horizon. — Stephan Zimmerli
Basé à Paris, Stephan Zimmerli est artiste, architecte, scénographe et musicien. Depuis vingt-cinq ans, sa pratique transdisciplinaire se construit à la croisée de l’architecture, du théâtre et de la musique, en plaçant les arts visuels comme discipline centrale. Au cœur de ces différents champs d’action, le dessin se développe comme une pratique quotidienne à la base d’un art personnel de la mémoire, une « mnémotopie » gravitant autour de thèmes précis – le temps, la réminiscence, l’atmosphère, l’espace mental.
Diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, Stephan Zimmerli réalise son projet de diplôme à l’Accademia di Architettura de Mendrisio (Suisse), dans l’Atelier de Peter Zumthor. Sa pratique se cristallise aujourd’hui autour de la conception d’architectures narratives et sonores (espaces mentaux et « studioli ») activées par des performances de dessin, plaçant la pensée de la main au centre d’une réflexion sur l’exil, la résilience et la reconstruction de la mémoire.
Pour cette résidence, les espaces sont mis à disposition du mudac par La Becque grâce au soutien de Nestlé.
Stephan Zimmerli, La Becque, 2025, photo Aurélien Haslebacher