Marina Rosenfeld (US, 1968)
Période de résidence : mai-juillet 2024
Mes projets de résidence étaient fondés sur un nouveau corpus d’œuvres que je décrirais comme une ontologie spéculative de l’inscription sonore et de l’écoute. Pendant mon séjour à La Becque, j’ai terminé « μ » (ou mu), une œuvre multidisciplinaire comprenant une vidéo à deux canaux, une sculpture, une performance et du son. J’ai composé une partition sonore pour la vidéo qui tourne en boucle de manière imprévisible, et j’ai développé une sculpture sous la forme d’une grande loupe faite à la main qui tourne sur un plateau tournant. À l’intérieur de l’objet se trouve un petit objet en cuivre en forme de stylet. J’ai partagé ces œuvres lors de l’événement Open Studios de la résidence et je les exposerai au public lors de la Biennale de Gwangju en septembre 2024. J’ai également continué à développer un ensemble d’œuvres intitulé « nulls », imaginant ce que pourrait être la morphologie de l’écoute. Réfléchissant à l’idée de l’espace négatif comme moyen de révéler la forme, ces nouvelles œuvres sur papier sont réalisées à l’aide du matériau extrait des coupes effectuées lors du processus de gravure des disques vinyle. — Marina Rosenfeld
Marina Rosenfeld est une compositrice, artiste sonore et artiste visuelle américaine basée à Brooklyn. Depuis plus de trente ans, son travail explore les architectures acoustiques et les formes expérimentales de participation dans des performances et installations sonores. À travers différentes expériences sensorielles, elle s’intéresse notamment à la mise en scène du son dans des lieux spécifiques, à la perception, au corps (féminin) et à la diffusion de la voix. Ses œuvres sont connues pour l’intégration complexe de la notation et de l’improvisation comme base d’interventions sculpturales dans des espaces monumentaux et pour une approche conceptuelle de l’utilisation des haut-parleurs et des formes musicales.
Au cours de sa carrière, Marina Rosenfeld a collaboré avec de nombreux artistes et musicien·ne·x·s, dont notamment Okkyung Lee, Marino Formenti, George Lewis, Christian Marclay, Greg Fox, Eli Keszler et Ben Vida. Elle s’est régulièrement produite avec la Merce Cunningham Dance Company et a créé des partitions pour les chorégraphes Ralph Lemon et Maria Hassabi. Son travail a été présenté aussi bien dans les plus grands festivals musicaux que dans les institutions et biennales artistiques du monde entier, telles que le Museum of Modern Art, le Musée Guggenheim et le Park Avenue Armory de New York, la Fondacion Serralves à Porto, le Stedelijk Museum à Amsterdam, la Whitney Biennial et Performa à New York ou encore les biennales de Montréal et de Liverpool.
Marina Rosenfeld, La Becque, 2024, photo Matthieu Croizier et Aurélien Haslebacher