Marina Rosenfeld (US)
Période de résidence : mai-juillet 2024
Née en 1968, Marina Rosenfeld est une compositrice, artiste sonore et artiste visuelle américaine basée à Brooklyn. Depuis plus de trente ans, son travail explore les architectures acoustiques et les formes expérimentales de participation dans des performances et installations sonores. À travers différentes expériences sensorielles, elle s’intéresse notamment à la mise en scène du son dans des lieux spécifiques, à la perception, au corps (féminin) et à la diffusion de la voix. Ses œuvres sont connues pour l’intégration complexe de la notation et de l’improvisation comme base d’interventions sculpturales dans des espaces monumentaux et pour une approche conceptuelle de l’utilisation des haut-parleurs et des formes musicales.
Au cours de sa carrière, Marina Rosenfeld a collaboré avec de nombreux artistes et musicien·ne·x·s, dont notamment Okkyung Lee, Marino Formenti, George Lewis, Christian Marclay, Greg Fox, Eli Keszler et Ben Vida. Elle s’est régulièrement produite avec la Merce Cunningham Dance Company et a créé des partitions pour les chorégraphes Ralph Lemon et Maria Hassabi. Son travail a été présenté aussi bien dans les plus grands festivals musicaux que dans les institutions et biennales artistiques du monde entier, telles que le Museum of Modern Art, le Musée Guggenheim et le Park Avenue Armory de New York, la Fondacion Serralves à Porto, le Stedelijk Museum à Amsterdam, la Whitney Biennial et Performa à New York ou encore les biennales de Montréal et de Liverpool.
Lors d’une résidence au sein du programme Experiments in Art and Technology de Bell Labs dans le New Jersey, qui permet de développer des collaborations entre artistes et ingénieur·e·x·s, Marina Rosenfeld a conduit des expérimentations à l’aide d’un microphone spécialisé pour le balayage acoustique en trois dimensions qui lui ont permis d’examiner des espaces de vide, dits « nuls », qui existent sur les bords des diagrammes polaires des microphones suivant leur fabrication et leur emplacement dans un espace. À La Becque, Maria Rosenfeld poursuivra ses recherches qui s’intéressent aux désorientations temporelles, spatiales et socio-sensuelles de l’écoute, en s’appuyant sur la notion de géographie perceptuelle développée par la compositrice américaine Maryanne Amacher. En explorant des moments de tension, d’annulation et de dissipation, son projet de résidence, intitulé Nulls, tentera de tisser des liens entre ces lacunes qui filtrent et façonnent les enregistrements des microphones, et des paradigmes qui échappent au contrôle et à la surveillance des structures de pouvoir de notre époque.