MADISON BYCROFT (AU, 1987)
Période de résidence: janvier-février et août 2023
À La Becque, j’ai développé mon projet intitulé Waterlogue : Four on the floor, un travail vidéo de science-fiction qui suit quatre personnages humains et un chien dans leur voyage qui suit un cycle hydrologique. Ce projet explore des idées hydroféministes autour de la représentation, du refus, du rythme, du mysticisme, de la construction d’un monde queer et du disco. En s’inspirant de la dynamique des fluides, les personnages invoquent le mouvement et les cycles de l’eau, de la fonte d’un glacier à l’écoulement d’une rivière, en passant par les cascades, les remous, l’érosion, le passage dans un barrage, un lac ou une flaque d’eau, jusqu’à la dissolution dans la mer, l’évaporation, la formation de nuages et la condensation, qui marque le début d’un nouveau cycle. La nature cyclique de l’eau et notre propre composition aqueuse font s’effondrer le temps et l’espace, l’eau avec laquelle nous vivons aujourd’hui est la même que celle avec laquelle vivaient les dinosaures.
Dans Waterlogue, l’eau a été utilisée comme moyen de médiation des images, en filmant sous l’eau à travers différentes opacités, en laissant la flottabilité diriger les mouvements de la caméra, en gelant des filtres qui fondent lentement et révèlent une image, ou en utilisant des plaques de glace elles-mêmes comme lentilles pour filmer. — Madison Bycroft
Diplôméx de l’Université d’Australie du Sud et du programme MFA de l’Institut Piet Zwart de Rotterdam (2016), Madison Bycroft vit et travaille à Marseille. Son travail mélange la vidéo, la sculpture et la performance et ses intérêts actuels s’étendent aux formes de lecture et d’écriture, d’expression et de refus. L’artiste explore les politiques d’illisibilité et de lisibilité à travers le langage et le matériel et s’interroge sur la façon dont le « sens » est encadré par des contextes historiques, des préjugés et des structures de pouvoir.
Madison Bycroft s’intéresse à la façon dont nous pourrions réimaginer la « lecture » (dans son sens élargi) et la compréhension, non pas comme un objectif orienté vers l’accomplissement, mais comme une relation qui plane et crée de l’espace : opaque, qui n’aboutit jamais, sans fondement, flottante. Iel explore une méthodologie de désorientation et une pratique du plaisir qui n’est pas orientée vers un but, mais plutôt fracturée, errante, abstraite et planctonique.
Waterlogue : Four on the floor bénéficie du soutien de Creative Australia.
Madison Bycroft, ‘Waterlogue: Four on the floor,’ stills