Elvia Wilk (US, 1990)
Période de résidence: janvier-mars 2024
À La Becque, j’ai terminé la révision d’un nouveau roman. Le livre, A Diagnosis, est une fiction spéculative qui explore la façon dont les changements politiques et écologiques sont enregistrés par le corps. Il se déroule dans une réalité légèrement alternative, dans un scénario d’enfermement urbain, où les perceptions du temps des personnages s’éloignent de plus en plus des cycles solaires et lunaires. L’histoire traite des limites du système médical à décrire l’expérience somatique, suggère que la santé humaine dépend intégralement des écosystèmes naturels et explore les moyens créatifs utilisés par les gens pour lutter contre l’enfermement.
Pendant mon séjour, j’ai eu l’immense privilège de travailler à mon rythme, en accord avec les changements de saison. Le temps de concentration, la connexion avec le lac et les environs, le soutien du personnel et des autres résident·e·x·s, ainsi que l’accès à la lumière naturelle et à l’obscurité totale ont été incroyablement propices à l’achèvement d’une énorme révision d’un livre sur les cycles solaires. Je suis devenue de plus en plus ambitieuse dans ma réécriture et j’ai l’impression d’être partie avec un projet différent de celui que j’avais au départ : J’ai pu prendre de plus grands risques créatifs. Le livre est plus léger, plus fort et plus étrange maintenant. — Elvia Wilk
Née en 1989, Elvia Wilk est une écrivaine américaine qui vit à New York. Son travail se concentre sur l’écologie, le féminisme et la politique de l’art à l’ère de la catastrophe climatique. Après de nombreuses collaborations avec d’autres artistes et chercheur·se·x·s, elle publie son premier roman de fiction dystopique Oval (2019, Soft Skull Press, sélectionné pour le Center for Fiction First Novel Prize) qui imagine une pilule capable d’augmenter la générosité. Son deuxième ouvrage Death by Landscape (2022, Soft Skull Press) comprend une série d’essais critiques et personnels sur le rôle de la littérature à l’ère de l’extinction.
Elvia Wilk, La Becque, 2024, photo Matthieu Croizier
Elvia Wilk, La Becque, 2024, photo Elvia Wilk