Aladin Borioli (CH, 1988)
Période de résidence: juillet 2019
Le projet développé durant ma résidence à la Becque fait partie intégrante d’un large projet de recherche do-it-yourself appelé Apian qui explore les relations millénaires entre les abeilles et les humains. Suivant une approche anthropologique mêlée à une pratique de l’art et de l’apiculture, ce projet produit de divers fragments qui sont à la fois autonomes et liés les uns aux autres. Pour cette résidence, j’ai développé une « machine à intimité » (An Intimacy Machine) qui est inspirée par l’arrivée récente d’une nouvelle technologie dans le monde de l’apiculture: les ruches connectées. La ruche connectée n’est pas un nouveau type de ruche, mais l’idée de remplir une ruche de capteurs numériques dans le but de développer une pratique de l’apiculture qui soit moins chronophage et plus productive. Cependant, cette machine à intimité vise à inverser la politique intégrée dans ces technologies. En effet, ces capteurs sont utilisés dans le but de rendre l’activité apicole plus productive et encore plus moderniste. Ainsi, An Intimacy Machine, qui est en cours d’élaboration, en se focalisant sur des capteurs soniques, inverse cette politique pour permettre de stimuler des rencontres esthétiques et un partage non humain du sensible. — Aladin Borioli
Titulaire d’un Bachelor en Photographie de l’ECAL, Aladin Borioli a complété sa formation par des études en anthropologie visuelle à la Freie Universität de Berlin, ses intérêts s’étant rapprochés des sciences humaines. Depuis plusieurs années, il poursuit le développement de son projet de recherche Apian, qui explore les liens entre apiculture, architecture et science-fiction, tant sous l’angle artistique qu’anthropologique. Lauréat de nombreux prix, il a présenté son travail au Fotopub Festival en Slovénie ou encore au Festival Circulation(s) à Paris.