AGUSTINA MUÑOZ (AR, 1985)
Période de résidence : janvier-mars 2020
Pour mes derniers travaux, j’ai travaillé sur le langage, la voix et le discours collectif ; sur la scène en tant qu’espace mental où les absents et les disparus peuvent exister dans l’ici et le maintenant, partagé avec et au sein même du corps des interprètes et du public. J’ai travaillé sur des langues indigènes mortes, des livres et des fragments de textes oubliés, qui ont néanmoins survécu à diverses menaces historiques. J’ai travaillé sur les différentes strates de savoir et les sources sous-jacentes aux nombreux fils historiques et aux chronologies qui construisent notre expérience du présent, de contes médiévaux en évangiles religieux, en passant par des textes de biologie sur des oiseaux adaptés à la vie en métropole et des descriptions de constellations australes par des voyageurs européens au XVIe siècle. J’ai fait appel à l’imagination et à l’histoire pour comprendre et présager d’autres manière de vivre ensemble.
Mon projet actuel aborde des textes rédigés au XVIIIe et au XIXe siècles par des voyageuses européennes en Amérique du Sud qui décrivent la nature et la vie indigène, le caractère double de l’aventurier et du colon, du voyageur et du conquérant, et comment le langage fait revivre un paysage et une vie qui n’existent plus. À La Becque, j’ai mené des recherches et rédigé les premiers brouillons d’un possible texte. Je l’ai ensuite testé avec des interprètes adolescentes du Gymnase de Burier. Il m’intéressait de travailler avec un groupe d’adolescentes et d’explorer une période de la vie résolument tournée vers l’avenir bien que remplie de peurs et de doutes quant à ce même avenir tant convoité.
Originaire de Buenos Aires, Agustina Muñoz développe son travail dans les domaines du cinéma et de la performance théâtrale. Explorant les notions de corporalité, de désir, d’héritage et de mémoire, sa pratique du texte se déploie autant dans l’écriture, la mise en scène et le jeu de pièces solo ou collectives. Lauréats de nombreux prix de dramaturgie, ses projets ont été présentés dans des théâtres et des centres d’art en Argentine ainsi qu’en Espagne, au Chili, aux Pays-Bas et à Cuba.
Un conte pour les jours perdus
Lecture-performance à La Becque le 11 mars 2020
Avec Alyssa Fonjallaz, Eléonor Bürki, Daniela Dias, Mathilde Krenger et Rotem Salomon (étudiantes en art dramatique, Gymnase de Burier)