bela (KR, 1996)
Période de résidence : septembre-novembre 2026
bela est un·e·x musicien·ne·x et artiste performeur·euse·x originaire de Corée du Sud, basé·e·x à Berlin et à Prague. Son travail mêle musique électronique et pungmul, une tradition populaire coréenne issue de rituels agricoles et de mouvements sociaux, auxquels s’ajoutent des chants bruts influencés par le métal extrême. L’écriture diaristique est une composante essentielle de sa pratique performative, souvent récitée dans l’obscurité pour susciter un état d’esprit ascétique qui perdure. À travers des cris gutturaux et la manipulation vocale, bela transforme le pungmul en un rituel de rage et de deuil queer.
Son dernier album, Noise and Cries, réunit cinq expériences en sous-sol et deux pièces ambient, qui reflètent la précarité de la vie en Corée du Sud, l’identité queer, les relations brisées et la survie. bela collabore également sur des performances audiovisuelles avec Theresa Baumgartner et Lukas Feigelfeld, et sur des improvisations vocales avec AKA HEX (Aïsha Devi et Slikback). Son travail a été présenté internationalement, et iel a été nommé·e·x pour la SHAPE+ Platform 2023–24.
Lors de sa résidence à La Becque, bela développera Retracing, une reconstitution sonore de la nature, de la mort et du soi à travers le son, la photographie et la cartographie. Travaillant étroitement avec l’autobiographie, le trauma et le dialogue intérieur, iel créera une nouvelle composition menant à une promenade audio. Au fil de plusieurs voyages, bela revisitera un ancien projet de mourir dans les Alpes, en collectant des traces telles que des enregistrements de terrain, des voix, des blagues, des photographies, des journaux et des entretiens. L’œuvre interrogera les contextes sociaux liés aux suicides en Corée du Sud et ailleurs, en inscrivant ce processus dans une période d’affirmation et de réconciliation, tout en explorant les micropolitiques et la mentalité de la précarité.
bela, photo Camille Blake